BECHOL LASHON Français – Commémoration

matalon1Francesca Matalon

Travailler dans une organisation juive (mais aussi regarder Google à vrai dire) apprend surement une lesson: chaque jour est le jour de quelqu’un ou quelque chose. Il y a presque quotidiennement un événement à rappeler, une initiative à soutenir, une journée qui doit être célébrée. Et de la plus haute importance, ça va sans dire. Évidemment la plupart des fois on se sent un peu submergés, mais d’autres fois un peu cachées dans le calendrier par contre on a vraiment l’impression de faire une action importante. C’est le cas du 2 août. Trois mille Roms ont été massacrés dans la nuit du 2 au 3 août 1944 dans le camp d’Auschwitz-Birkenau. Les organisations Roms luttent pour la reconnaissance formelle de cette date comme Journée de commémoration du génocide des Roms. Et en fait malheureusement généralement on en sait pas beaucoup. ternYpe – Réseau international des jeunes Roms et ses partenaires ont réuni à Cracovie ces jours-ci autour du 2 Août, comme chaque année, environ 1.000 jeunes Roms et non-Roms de toute l’Europe, pour la Roma Genocide Remembrance Initiative. En marquant le soixante-dixième anniversaire de la journée de commémoration du génocide des Roms avec un program intense qui mélange sagement mémoire et formation. Cette initiative vise à sensibiliser les jeunes Européens, la société civile et au final aussi les décideurs dans les institutions sur le génocide des Roms, ainsi que sur les mécanismes de l’antitziganisme. Et ces jours-ci comme chaque année une délégation d’étudiants juifs est là. Une présence qui est un geste plus significatif que jamais, dans un contexte difficile de hausse du racisme et de l’antisémitisme, incitation à la haine et de l’extrémisme en romaEurope qui réveille même la personne moins encline au monde à se préoccuper. Parce que au final ce que ternYpe vise à accomplir, c’est de permettre aux jeunes Roms d’avoir une voix pour devenir des agents clés du changement, et favoriser la solidarité entre les jeunes, dans l’espoir d’apporter un changement plus grand en Europe. “En tant que jeunes, Roms et non-Roms, nous croyons que nous pouvons construire une culture européenne fondée sur le respect, le dialogue, les droits humains et l’égalité des chances. Nous suivons fermement notre mission de créer un espace pour que les jeunes puissent devenir des citoyens actifs grâce à la mobilisation, l’auto-organisation et la participation”, ils expliquent sur leur site. You may say they are dreamers, mais d’ailleurs, comment elle disait la poésie? “Lorsqu’ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils sont venus chercher les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate. Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Lorsqu’ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai rien dit, je n’étais pas catholique. Lorsqu’ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai rien dit, je n’étais pas Juif. Puis ils sont venus me chercher, et il ne restait plus personne pour protester”.