BECHOL LASHON Français – La Mémoire en 2018

luzzatto-vogheraGadi Luzzatto Voghera

Deux questions me frappent de façon particulière à propos de ce qu’on a fait pour la Mémoire en 2018. D’un côté il y a la polémique internationale sur l’adoption de la part du Parlement polonais d’une loi qui sanctionne avec une peine jusqu’à trois ans de prison toute personne qui appelle les lagers se trouvant dans l’actuelle Pologne “des camps de concentration polonais”. Moi, je suis d’accord avec Yehida Bauer, qui a expliqué le mieux possible la question (à lire ici).
La deuxième question concerne les actes de vandalisme contre les Stolpersteine (litt. pierres d’achoppement). Trois pierres ont déjà été abîmées à Milan et à Rome. Ces épisodes me semblent, paradoxalement, le signal d’un énorme succès. Ces petites inscriptions sur lesquelles on tombe en se promenant dans les rues des villes d’Europe nous dérangent vraiment (l’art doit troubler), elles sont vraiment encombrantes. Elles font trébucher ceux que la mémoire épouvante. On continuera de les mettre, pour susciter les trop nombreuses consciences qui préfèrent ne pas voir.

*Gadi Luzzatto Voghera est Directeur Fondation CDEC. Traduction de Federica Alabiso, étudiante de l’Ecole Supérieure pour Traducteurs et Interprètes de l’Université de Trieste et stagiaire auprès du journal de l’Union des Communautés Juives Italiennes.