BECHOL LASCHON Français – Cauchemars
Un enfant immunodéprimé après des traitements lourds contre une leucémie, une salle de classe où il n’a pas pu entrer parce que peut-être que tous ses copains n’avaient pas été vaccinés, et un assaut d’insultes, de menaces et de fichages personnels contre sa famille sur les réseaux sociaux. Une famille, coupable seulement d’avoir protégé l’état immunitaire de son fils, est devenue ainsi, tout à coup, la cible d’injures, d’accusations et de violentes attaques. Une famille traitée comme si elle était pestiférée, et entourée non pas d’affection et de chaleur humaine, mais de haine et de mépris.
C’est le signe des temps. Le monde qui nous entoure devient de jour en jour plus méconnaissable. Ce qui ne vaut pas seulement pour nous les Juifs, les témoins quotidiens de la stupidité monstrueuse de l’antisémitisme, mais aussi pour tous ceux qui s’attendent à vivre rien de plus que la normalité des relations humaines, fondées sur la compréhension et le respect mutuels et sur la solidarité. Dans une société qui n’a aucune raison d’être, si elle n’arrive pas à réunir les gens sur la base de ces principes et de ces sentiments.
Parfois on espère de se réveiller soudainement d’un rêve qui ressemble de plus en plus à un cauchemar. On n’arrive pas à croire qu’on vive dans une période où l’inhumanité a atteint ces sommets d’indifférence, de stupidité. Et on n’arrive pas à s’habituer à l’idée que « la cruauté ait un cœur humain ».
Dario Calimani, Université de Venise. Traduction de Claudia Azzalini, aidée par Sara Facelli, étudiantes de l’École Supérieure pour Traducteurs et Interprètes de l’Université de Trieste et stagiaires au journal de l’Union des Communautés Hébraïques Italiennes.