Alexandrie, la synagogue retrouve son ancienne gloire
La synagogue d’Alexandrie retrouve son ancienne gloire: le 6 novembre, jour néfaste qui nous rappelle l’inondation du 1994, se transforme dans une revanche de la joie après 28 ans. Lors d’une journée de fête à laquelle tous les citoyens ont participé, la synagogue piémontaise, l’une des plus belles d’Italie, partie fondamentale et nécessaire du tissu urbain et de l’histoire de la ville, est finalement redevenue un lieu de rencontre, de culture et de prière après le long et minutieux travail de restauration de ces dernières années.
La valeur de ce projet va bien au-delà du succès qui entraine le renouvèlement de l’ancienne splendeur d’un bien du patrimoine architectonique précieux et indispensable pour la ville, un temple monumentale situé au cœur de l’ancien ghetto. Il s’agit d’une étape historique et stratégique d’une importance qui signifie beaucoup pour toute l’Italie juive.
La presence d’un large public et de Dario Disegni, président de la Communauté Juive de Turin, souligne l’importance de ce moment. Le président a accueilli les nombreux visiteurs, parmi lesquels beaucoup font partie de la communauté Juive du Piémont alors que d’autres, originaires d’Alexandrie, sont venus de très loin. Ce geste a montré la fierté des Juifs piémontais pour le résultat atteint.
Ce difficile projet de restauration, en effet, a été entièrement réalisé grâce aux fonds de la récolte fiscale du “8Xmille” (la part de l’impôt sur le revenu que l’État italien répartit, sur la base des choix effectués dans les déclarations fiscales, entre lui-même et les douze confessions religieuses qui ont conclu un accord) que l’État italien n’utilise pas. L’argent nécessaires aux travaux ne provient pas de la partie des fonds qui est destinée aux différentes confessions religieuses. “L’État sert à ça” a commenté sans ambages le préfet d’Alexandrie Francesco Zito, qui a mis à la lumière l’importance de cette étape historique. “La ville-a garanti de son côté Giorgio Abonante, maire d’Alexandrie- fera sa part”.
La célébration, à laquelle ont participé les majeures autorités locales, politiques, religieuses et militaires, a pris une connotation juive, notamment grâce aux interventions du rabbin de Turin Ariel Finzi et du rabbin de Gênes Giuseppe Momigliano, qui ont partagé leur patrimoine de mémoires personnelles et grâce aux chants liturgiques de Shumel et Baruch Lampronti.
D’autres moments intenses et émouvants, ont traversé la salle peuplée au moment où a pris la parole la professeure Paola Vitale, l’une des derniers représentants du monde Juif qui habite encore à Alexandrie, ou au moment de l’architecte Andrea Milanese qui a dédié une entière saison de sa vie professionnelle à la magistrale restauration de la synagogue, en obtenant des résultats presque stupéfiants.
Maintenant, la ville possède un vrai trésor à garder et les Juifs italiens ont la responsabilité de maintenir la synagogue un lieu de rencontre vif, où l’on perçoit la présence de la Communauté Juive, comme pendant cette journée sans égaux.
Traduction de Onda Carofiglio, révisée par Alida Caccia, étudiantes à l’École Supérieure de Langues Modernes pour les Interprètes et les Traducteurs de l’Université de Trieste, stagiaires dans le bureau du journal de l’Union des communautés juives italiennes – Pagine Ebraiche.