Cérémonies, un podcast et un nouveau musée en mémoire du raid du ghetto de Rome
Lors du 75ème anniversaire de la rafle des juifs de Rome, lancée par les nazis à l’aube du 16 octobre 1943, la Communauté juive de Rome s’est réunie pour la commémorer avec la “marche silencieuse” qui chaque année traverse les rues du quartier juif et se termine à l’intérieur de la Grande Synagogue de Rome. On a prononcé un par un les noms des plus de mille juifs romains capturés dès les premières heures de cette journée et dirigés vers l’horreur d’Auschwitz-Birkenau, d’où seulement 16 sont revenus (parmi eux, une seule femme, Settimia Spizzichino). À la commémoration étaient présents les témoins de la Shoah Sami Modiano, déporté de Rhodes, et Tatiana Bucci, originaire de Rijeka.
En tête du cortège, des drapeaux d’Israël en signe de solidarité à l’État juif attaqué par les terroristes.
Parmi les différents rendez-vous, lundi on a inauguré aux Musées du Capitole l’exposition “I sommersi. Roma, 16 ottobre 1943” (“Les submergés. Rome, 16 octobre 1943”), sous la direction de Yael Calò et de Lia Toaff, dans le but de redonner une identité à ceux qui, pendant ces heures dramatiques, “ont été littéralement submergés”.
À l’occasion du 16 octobre, les travaux parlementaires ont repris aussi : à l’ordre du jour, la discussion et le vote à la Chambre des députés du projet de loi pour la création d’un Musée de la Shoah dans la capitale, déposé par le ministre italien de la Culture Gennaro Sangiuliano et récemment approuvé par le Sénat. Le projet est devenu loi à l’unanimité : 283 votes pour, aucun contre. Pour favoriser sa réalisation, on versera quatre millions d’euros au cours de cet année, trois millions en 2024 et en 2025, et 50000 euros chaque année à compter du 2026.
En mémoire de ce tragique anniversaire, on a réalisé un podcast, intitulé “16 ottobre 1943”, écrit par Valdo Gamberutti avec les conseils scientifiques de Isabella Insolvibile et produit par Golem Multimedia. Présenté à Rome au siège de la Fondazione Museo della Shoah, il se compose de sept épisodes racontés par les voix du journaliste et écrivain Corrado Augias, de l’actrice Violante Placido et de l’acteur Claudio Amendola.
“Je suis ici pour commémorer l’unicité de la Shoah, mais également pour mettre en évidence ses tragiques liens avec le présent et avec ce que le Hamas vient de faire”, a affirmé le ministre Sangiuliano. “Je suis pro-israélien et j’en suis fier. Israël est un rempart de l’Occident, la seule démocratie dans cette région-là. En défendant Israël, on défend nous-mêmes”.
“Quand ces événements ont eu lieu, il n’y avait pas un précédent auquel faire référence. Aujourd’hui on l’a, un précédent, et on ne peut pas l’ignorer”, a déclaré Mario Venezia, président de la Fondazione Museo della Shoah. “Ce qui s’est passé nous a détruits”, a ajouté Antonella di Castro, vice-présidente de la Communauté juive de Rome. C’est aussi pour cela que “nous voulons distribuer culture et Mémoire avec encore plus de force”.
Dans l’image: Sami Modiano avec le président de la Communauté juive de Rome Victor Fadlun
Traduction de Marta Gustinucci, révisée par Francesca Pischedda, étudiantes à l’École Supérieure de Langues Modernes pour les Interprètes et les Traducteurs de l’Université de Trieste, stagiaires dans le bureau du journal de l’Union des communautés juives italiennes – Pagine Ebraiche.