Gino Mantin (1934-2023)
Le 13 février 2022 est décédé à Rome Gino Mantin, l’un des piliers fondamentaux de la Communauté Juive libyenne qui s’est installée à Rome après l’exode forcé en 1967. Il a été un homme charismatique et une figure importante : c’est grâce à lui que de nombreux livres de la Torah, autrement destinés à la destruction ou à l’oubli, ont été sauvés. Président d’honneur de l’association ” Ebrei di Libia 1967 ” (Juifs de Libye 1967), il a été l’un des animateurs des démarches dédiées à la sauvegarde et à la transmission de l’héritage de Juifs de Libye qui ont récemment vu la lumière sous l’égide de l’association Astrel.
Entre autres, la convention internationale née en novembre 2021 ” Storie di rinascita : gli ebrei di Libia “, qui a vu la participation de dizaines d’experts provenant de tout le monde. Les mots de Gino Mantin ont ouvert la conférence : ” Un événement pour nos petits-enfants ” a été son message pour les nouvelles générations et, avec ses mots, il invite les plus jeunes à s’engager au maximum de leurs possibilités pour préserver les patrimoine d’histoires, identité et tradition dont le judaïsme libyque est dépositaire.
Mantin est née à Tripoli en 1934 dans le quartier juif de la Hara. Sa famille avait ses racines dans le Pays depuis nombreuses génération et avait contribué beaucoup au développement et au bien-être de la Communauté.
Dans l’interview pour la rubrique ” Storie di Libia ” (Histoires de Libye) conduite par David Gerbi, publiée dans Pagine Ebraiche et sur Youtube, Mantin décrivais un climat de coexistence et tranquillité relative, jusqu’à l’explosion des violences qui ont causé la fin de la présence bimillénaire de la Communauté Juive dans le territoire libyen. Un monde complétement détruit que Mantin a essayé de maintenir vif de plusieurs façons, des spécificités liturgiques à la tradition culinaire. Cet héritage/monde, affirmait Mantin, ” est présent dans le cœur de tous les Juifs libyens “. Que son souvenir soit une bénédiction.
Traduction de Onda Carofiglio, révisée par Alida Caccia, étudiantes à l’École Supérieure de Langues Modernes pour les Interprètes et les Traducteurs de l’Université de Trieste, stagiaires dans le bureau du journal de l’Union des communautés juives italiennes – Pagine Ebraiche.